Verweilen im
Ereignisraum
Zur
Kontinuität in den Arbeiten von Antje Smollich
Von Kristina Tieke
Antje Smollichs aktueller Werkzyklus „sister“ ist Resultat einer Metamorphose. Die Serie der großformatigen Acrylglasarbeiten basiert auf sieben Bildobjekten, die für sie einmal als abgeschlossene Werke galten. Jetzt überprüft sie deren Gültigkeit, korrigiert und überarbeitet sie und begegnet dabei der kalkulierten Logik der Arbeiten mit überraschend intuitiven Eingriffen. Methodische Stringenz und subversiver Spieltrieb schließen einander nicht aus. Das behutsame Recycling folgt dem Ansinnen, das industriell gefertigte synthetische Material sinnlich aufzuladen.
Aus je zwei
leicht gegeneinander verschobenen und mit eingefärbtem Kleber fixierten
Acrylglasplatten bestehen diese Objekte, deren teils matt geschliffene, teils
glänzend re- flektierende Oberflächen hinsichtlich der Transparenz variieren.
Im zentralen Bildbereich, in dem sich
die beiden unterschiedlich farbigen Platten überlagern, entsteht eine
spannende Farbmischung, wobei die Spur des Klebstoffs die homogene Fläche mit
malerischem Gestus unterbricht. Bislang folgte die Bildgenese allein
funktionalen Prinzipien und blieb im Detail nachvollziehbar, vor allem wenn der
Betrachter die Perspektiven wechselte. Jetzt wird sie durch die Überarbeitung
um Facetten bereichert, die sich objektiver Notwendigkeit entziehen.
Antje Smollich
lenkt etwa die Aufmerksamkeit auf die untere Bildkante, an der sie mit dem
Pinsel eine schmale Farbspur setzt, die tropft, als sei eine Schmelze im Gange,
als laufe das Bildobjekt aus. Oder sie platziert zarte horizontale Linien
hinter der Oberfläche des Glases, die wirken, als zitierten sie die Kontur der
Verklebung. Ein drittes Objekt weist neuerdings feine Farbverläufe
ungeklärter Herkunft auf, ohne dass sich zweifelsfrei klären ließe, auf
welcher Ebene der Bildträger sie sich befinden. Verrätselung, Simulation,
Kontingenz geben zu mannigfaltigen Wahrnehmungsverschiebungen Anlass und
steigern den Genuss am sensiblen Spiel mit Farbe, Fläche und Raum.
Eine zweite Werkgruppe mittlerer Formate hat Antje Smollich ebenfalls einer Korrektur unterzogen und mit dem neuen Titel „neva“ versehen. Den mehrfach geschichteten Acrylscheiben, die sich zu tiefen Farbräumen verdichten, wurden starre Gitterstrukturen und kreisrunde Formen aus weichem Gazestoff aufgelegt, so dass sich den visuellen Qualitäten haptische Eigenschaften hinzugesellen. Die Entschlüsselung durch den Betrachter nimmt sich wie die Arbeit eines Archäologen aus, der die Layer des Sondierungsgebietes geduldig abträgt. Während man den großen Formaten wegen ihrer Dreidimensionalität, des Einsatzes industrieller Werkstoffe und der lakonischen Reduktion auf wenige Grundformen eine Verwandtschaft zur Minimal Art attestieren möchte, muss man bei diesen kleineren Arrangements schon wegen ihres geometrischen Formenvokabulars an konstruktivistische Vorbilder denken. Wohl auch, weil sich die Assemblagen – gerahmt und hinter Glas – wieder dem Tafelbild annähern, dem sie längst entwachsen schienen.
Und schließlich differenziert die Serie kleiner Objekte, „rio“, das Thema der Raster-strukturen. Durch minimale Verschiebungen und Inkongruenzen übereinandergeschichteter Fliegen- und Armierungsgitter wird hier die Bildfläche zum Sensationsraum.Op-art-ähnliche Moiré-Effekte und Interferenzen reizen und irritieren das Auge und lösen den Eindruck von Bewegungen aus, von Kippfiguren, die geheimnisvoll zwischen Vorder- und Hintergrund oszillieren. Indem wir allerdings um die Immobilität der verwendeten Objekte wissen, gerät das Sehen zum bewussten Akt der Wahrnehmung. Eben darin liegt ja die Beständigkeit von Antje Smollichs Kunst, dass sie Scharfsinn und Sinnlichkeit gleichermaßen anspricht und den Prozess der Wahrnehmung zum Ereignis macht. So erzählen ihre Arbeiten trotz der Wandlungen und Brüche von produktiver Kontinuität.
Arpenter l’espace expérimental
De la continuité dans le travail d’Antje Smollich
Par Kristina Tieke
Traduction Muirgen Éléonore Gourgues
Sister, la série la plus récente d’Antje Smollich, est le résultat d’une métamorphose. Elle est composée de sept grands formats en verre acrylique, qui étaient initialement des œuvres auto- nomes. Par la suite, l’artiste en a interrogé l a p e r t i n e n c e : e n l e s c o r r i g e a n t e t l e s retravaillant, elle a imposé à leur logique étudiée des interventions aussi intuitives que déroutantes, démontrant que rigueur et méthode n’excluent pas ludisme et subversion. Par ce recyclage discret, elle a en outre ajouté une dimension sensuelle aux pièces fabriquées avec des matériaux synthétiques et industriels. Constituées de deux plaques en acrylique, fixées ensemble par de l’adhésif coloré, les surfaces des pièces, tantôt mattes et dépolies, tantôt brillantes et réfléchissan- tes, varient par la transparence. Dans le centre de l’image, les deux plaques colo- rées se superposent, laissant apparaître un mélange de couleur fascinant, tandis que l’adhésif traverse la zone homogène d’un geste pictural. Dans la première phase, la création de l’image n’avait suivi que des principes fonctionnels,si bien que le spectateur pouvait alorsen comprendre le processus en détail, notamment en alternant les perspectives. Retravaillée, l’image s’est désormais en- richie d’éléments ne répondant à aucune nécessité objective. Le regard est par exemple attiré vers le bord inférieur, où l’artiste a appliqué au pinceau une fine ligne de couleur qui a coulé, comme si l’objet pictural était en train de fondre, de se déliter. Ou encore, derrière la surface du verre, l’artiste a ajouté de fines lignes horizontalesqui semblent reprendre le contour du collage. Elle a également agrémenté une troisième pièce de subtils dégradés à la provenance incertaine et dont on ne peut déterminer avec certitude sur quel plan ils se trouvent. Mystification, simulation et contingence donnent ainsi lieu à de multiples glissements de perception et accentuent le plaisir provoqué par le jeu sensible avec les couleurs, les surfaces, les plans et l’espace. Un second groupe portant le titre deneva est constitué de pièces de format moyen, également retravaillées. Sur les disques acryliques, dont les différentes couches forment des espaces de couleur en trois dimensions, l’artiste a disposé des grillages et des disques de gaze, ajou- tant à l’image des propriétés haptiques. Le travail de décryptage du specta- teur s’apparente désormais à celui de l’archéologue sur un terrain de fouille, qui doit patiemment procéder par couches. Par leur relief, leurs matériaux industriels et leur réduction à quelques formes de base, les grands formats d’Antje Smollich s’apparentent à l’art minimal, tandis que le vocabulaire géométrique des arran- gements de taille moyenne évoquent l’art constructiviste. D’autant plus queles assemblages, encadrés et sous verre, semblent renouer avec le panneau pictu- ral, dont ils paraissaient pourtant s’être émancipés.
La série rio est composée de pièces de petite taille, proposant une variationsur le thème des structures grillagées. Des modifications minimes, les incon- gruences résultant de la superposition des grilles et des gazes transforment la surface picturale en espace tactile. On y découvre des interférences et des effets de moiré évoquant l’op-art et ses figures ambiguës. Elles provoquent et pertur- bent l’œil, créant une illusion de mouve- ment et d’oscillation énigmatique entre l’avant et l’arrière-plan. La conscience de l’immobilité des images présentées nous oblige toutefois à un regard plus attentif, à faire de la perception visuelle un acte conscient. Si l’on peut donc parler de constance dans l’œuvre d’Antje Smollich, c’est parce ce qu’elle en appelle autant à la perspicacité du spectateur qu’à ses sens, faisant du processus de perception un événement. Ainsi, en dépit des ruptu- res et des transformations subies au cours de leur production, ses pièces témoignent toujours d’une véritable continuité.